Contributions à la Présidence Française de l’Union Européenne
Dans le cadre de la présidence du Conseil Européen, les Autorités Françaises ont souhaité recevoir les avis du Conseil Economique et Social Européen (CESE).
La commission des Relations Extérieurs du CESE a constitué plusieurs groupes de travail afin de pouvoir répondre à ces demandes. J’ai eu l’honneur d’être invité à ces travaux, comme expert.
Cette invitation fait suite à la présentation de mes concepts géopolitiques, plaques tectoniques, arcs de crise, lors de la conférence que j’ai eu le plaisir de présenter aux 135 membres de la Commission des Relations Extérieures, en mai 2021.
Les travaux des commissions auxquelles je participe sont concentrés sur 2 « fronts » des Relations Extérieures de l’Union Européenne.
Le premier concerne l’amélioration de la capacité de l’UE de réagir face aux évènements extrêmes en dehors de son territoire. Il s’agit là de cerner à la fois les améliorations de fonctionnement de la Sécurité Civile Européenne, et son intervention technique et politique dans des pays tiers.
L’existence d’une réelle coordination et mutualisation des Services de Sécurité Civile nationaux n’est pas connue du public européen. Elle a été mise en œuvre pendant les récentes catastrophes naturelles, feux de forêts, inondations, dans les pays de l’Union, Allemagne, Grèce, par exemple. Inondations et feux de forêts en Turquie, tremblements de terre à Haïti, ont été l’occasion d’intervenir hors du territoire de l’Union.
Le dérèglement climatique laisse malheureusement entrevoir de possibles catastrophes naturelles d’ampleur, dans les pays limitrophes de l’Union, sur le pourtour méditerranéen, ou au-delà des frontières Est de l’Europe. S’y ajoute les risques et possibilité d’intervention en Afrique par exemple.
La préparation d’interventions en dehors de l’Union, nécessite au-delà des capacités techniques de projection des matériels, un cadre politique, voire diplomatique. A titre d’exemple, en dehors des tensions politico-militaires extrêmement fortes avec la Russie, il peut être pertinent d’ouvrir d’autres canaux de communication concernant justement la Sécurité Civile…. Tel est le sens des avis demandés, tant techniques que politiques.
Il se pose également la question d’aller au-delà de la mutualisation des capacités et de constituer une véritable Agence Européenne en regroupant les moyens d’intervention ‘de sécurité’ avec les moyens d’intervention ‘humanitaires’. Ils sont complémentaires, l’un intervenant dans l’urgence et dans le cours terme, l’autre dans le long terme, mais souvent sur les mêmes populations.
L’autre commission travaille sur un tout autre dispositif européen, récent, et inconnu du grand public, le « Global Gateway ».
Cette vision et ce dispositif consistent à coordonner les capacités d’investissements dans des pays non membres de l’Union, et de les identifier sous ce label unique.
Ce programme repose sur une orientation de ces investissements dans tous les aspects de la « connectivité ». Cette facilité de mise en relation couvre aussi bien les aspects d’infrastructures classiques (routes, rails, eau….) qu’informatique (câbles, réseaux…) que purement intellectuels (Enseignement, recherche….).
Il ne s’agit nullement de développer un programme dans la philosophie des Nouvelles Routes de la Soie. La vision chinoise est en effet, centralisée, volontariste, et met en œuvre les moyens de financement principalement d’un seul état, la Chine. Dans le cadre européen, il s’agit de partir des besoins d’un pays, ou d’un groupe de pays, et de faciliter la mise en œuvre des divers moyens possibles de financement. Ceux-ci peuvent être aussi bien issus des structures financières Européennes, des États membres, ou d’entreprises privées.
La volonté du programme « Global Gateway » est de placer aussi bien les sources de financement que la réalisation technique des projets sous un label de ‘haute qualité’ et de pérennité.