Sortie de ma première contribution littéraire… !
Ravi de vous présenter cette première sortie en librairie… Après tant d’articles, ….enfin un livre, au moins une contribution….
Merci à Hélène Blanc de m’avoir mis le pied à l’étrier, et bravo, d’avoir réuni autour d’elle des spécialistes reconnus, de la Russie et de l’Ukraine, historien, militaire, géopolitologue, enseignant, donc porteurs de différents éclairages….
« GOODBYE POUTINE » sorti chez ‘GINKO éditeur’ est maintenant disponible en librairie, et dans les réseaux, Amazon, Fnac…. La totalité des droits d’auteur seront reversés à une association ukrainienne de protection de l’enfance.
Ce livre offre de multiples analyses sous la plume de 27 auteurs différents et complémentaires. Ses 267 pages sont divisées en 3 grandes parties
- Europe-Occident-Russie
- Le monde selon Vladimir Poutine
- Le Monde Ukrainien
La Postface, l’Europe à l’heure des choix, a été rédigée par mon ami Emmanuel Dupuy, président de l’IPSE, Institut de Prospective et de Sécurité en Europe, enseignant.
La rédaction de « GOODBYE POUTINE » s’est achevée après 10 mois de guerre en Ukraine. Il assure donc au lecteur à la fois, un champ de lecture historique, et d’actualité.
Le texte que j’ai eu l’honneur de rédiger « Ukraine : l’Afghanistan de Vladimir Poutine » trouve naturellement sa place dans la deuxième partie (page 159).
Il était en effet très tentant de réfléchir au rapprochement de ces deux situations géopolitiques, séparées par seulement 42 ans. Elles ont été toutes deux voulues par l’URSS/Russie, articulées sur des interventions militaires hors frontière, et toutes deux sans déclaration de guerre. …
Elles ont toutes mobilisées environ 150.000 soldats et un impressionnant déploiement de matériels.
L’invasion de l’Afghanistan après 10 ans de combats et 15.000 morts du côté russe a abouti à un retrait complet des troupes soviétiques d’Afghanistan en 1989. Cet échec militaire cumulé avec les difficultés économiques, et l’usure du système soviétique a provoqué la chute de l’URSS un an plus tard.
L’invasion de l’Ukraine a provoqué à ce jour des pertes humaines et en matériels 5 fois supérieures….. L’économie russe a connu un taux d’inflation de 15% en 2022, et Vladimir Poutine est au pouvoir depuis…22 ans….
« Comparaison n’est pas raison » et on ne peut prédire à partir d’une comparaison, mais le mécanisme enclenché est très similaire.
Ci-dessous quelques extraits de ce chapitre….
« Le ministre de la Défense, Sergueï Shoïgou, très proche de Vladimir Poutine a perdu beaucoup de son crédit, tout comme Valeri Guerassimov, chef d’État-Major, dont on a pu croire au limogeage, à travers sa disparition de tout évènement officiel.
A travers les changements de commandement sur le front ukrainien, on peut discerner que le Kremlin essaie de piloter les opérations directement depuis le Centre de Contrôle de la Défense Nationale, en évitant de déléguer les opérations au seul chef d’État-Major…. Le contrôle strict du politique sur le militaire ne serait-il pas un héritage de l’Union Soviétique ?
Si l’on ajoute l’action des paramilitaires, dont la milice Wagner, on voit se développer des fissures à l’intérieur de l’appareil militaire…
….. A cette fissure en haut de la structure militaire, s’ajoute celle de la base, au niveau des combattants eux-mêmes. Les témoignages abondent, tant par les interceptions téléphoniques, des lettres de soldats à leur famille, ou encore le témoignage de combattants qui ont réussi à quitter les combats et leur pays….
….Un corps expéditionnaire de 150.000 hommes, renforcé par une mobilisation de 300.000, représente autant de familles et donc des millions de personnes qui vont entendre parler de la réalité de la guerre par des acteurs sur le terrain, et non plus par les organes et les représentants de la propagande officielle.
…. L’armée russe a déclenché la guerre, en Ukraine. La mobilisation partielle, en Russie, va comme un boomerang placer la guerre au cœur de la société russe. Cela va lui donner l’occasion de faire entendre sa voix.
….La jeunesse russe ne veut pas mourir dans une guerre qui n’est pas la sienne. Cette guerre purement idéologique, ne trouve aucune justification dans la population russe profonde. Une question se pose : au nom de quoi tuer mon semblable ukrainien ?
Ce refus massif n’est pas seulement le fait des jeunes. Les familles s’y associeront. Comme l’a crié une mère lors d’une manifestation à Moscou : « Je ne LEUR donnerai pas la vie de mon fils »…..
Une guerre sans motivation est un conflit perdu pour une armée…..
La guerre en Ukraine peut être la décision de trop pour Vladimir Poutine, voire même au-delà. L’invasion de l’Afghanistan décidée par le Kremlin a contribué à la chute de l’Empire Soviétique ; le déclenchement, voulu, de la guerre en Ukraine peut contribuer à une déstabilisation profonde de toute la Russie, voire à l’éclatement de la Fédération.
Vladimir Poutine a ouvert une boîte de Pandore qui pourrait déclencher le début de sa propre fin…. Parviendra-t-il à la refermer ? Quoi qu’il en soit, ce conflit fait bouger des plaques tectoniques….