Les Houthis étendent leurs frappes contre Israël. Veulent-ils un élargissement du conflit?
Les Houthis au Yémen font intégralement partie de « l’axe de résistance » mené par Téhéran contre Israël. Leurs actions contre le territoire et les navires israéliens ont spectaculairement augmenté depuis 3 semaines.
Mais elles restent limitées dans leur intensité pour éviter l’extension du conflit dont l’Iran ne veut pas.
- Les habitants de l’extrême ouest du Yémen sont des musulmans chiites depuis le 10ème siècle à la différence des autres Yéménites, sunnites.
La République islamique d’Iran s’est appuyée, dès les années ’80 sur cette différence en invitant la famille Houthis à vivre en Iran, puis à revenir dans leur pays. En 2014 cette région du Yémen du Nord s’est soulevée et a pris le contrôle de la capitale, renversant le président en place, La guerre au Yémen a commencé avec ce renversement de pouvoir.
- Armés et financés par l’Iran, les rebelles Houthis depuis 2019, ont mené des frappes de missiles sur les villes d’Arabie Saoudite, et ses installations pétrolières. Depuis la mi-novembre, leurs actions dirigées vers Israël et des navires appartenant à des sociétés israéliennes relèvent donc d’une application très suivie des ordres venant de Téhéran.
- Drones et missiles lancés par les Houthis viennent également de viser d’autres navires marchands et des navires de l’US NAVY. Allons-nous voir un élargissement du conflit par des frappes au Yémen sur des installations militaires « Houthis »? L’armée de l’air israélienne ou des États-Unis, ou les deux, vont-elles réagir?
Téhéran ne souhaite pas un élargissement du conflit qui pourrait, in fine, menacer l’existence même du régime. Il s’agit, après le 7 octobre, pour toutes les milices liées à l’Iran, de mener des actions de déstabilisation, en restant en dessous du seuil menant à une escalade. L’Iran veut capitaliser sur les gains politiques obtenus depuis l’attaque du Hamas. Dosage minutieux et périlleux. Nul n’est à l’abri d’un dérapage. Gardons en mémoire la destruction accidentelle par les Gardiens de la révolution, d’un avion civil ukrainien quittant l’aéroport de Téhéran, et ses 176 morts … en janvier 2020 …
Intervention du 4 décembre 2023 sur i24News.