UKRAINE : Des troupes françaises au sol ?
Le Président de la République a évoqué une telle éventualité, suscitant de nombreuses réactions vives. Qu’en est-il réellement des engagements officiels signés par notre pays ?
- Le 16 février de cette année, la France et l’Ukraine ont signé un accord de coopération et de sécurité. Sur ce sujet, référons-nous au Titre III :
« En cas de future agression armée russe contre l’Ukraine, à la demande de l’un ou l’autre des Participants, les Participants mèneront des consultations dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l’agression. » - Le texte est on ne peut plus clair. Il évoque précisément une NOUVELLE ATTAQUE D’ENVERGURE contre l’Ukraine. Il ne s’agit donc pas de se référer à la situation actuelle, mais d’anticiper et de tenter de dissuader la Russie d’atteindre l’objectif stratégique de prendre le contrôle total de l’Ukraine.
- Dans les situations complexes, il convient de considérer toutes les orientations possibles. En dehors des discours de dissuasion, des pourparlers existent directement ou indirectement entre les deux camps, puisque des centaines de prisonniers ont déjà été libérés. Il vient d’être évoqué entre Paris et Moscou un cessez-le-feu en Ukraine, dans le cadre d’une trêve Olympique… Ne nous concentrons pas uniquement sur les bruits de bottes.
Il est également important de garder à l’esprit les réalités géopolitiques contemporaines concernant l’économie de guerre en Russie. Elle constitue un mauvais souvenir, ayant précipité la chute de l’URSS à travers le surarmement de la guerre froide et les dix ans de guerre en Afghanistan (1979-1989). Le Kremlin ne souhaite certainement pas que l’Ukraine devienne son Afghanistan. Cependant, depuis le 24 février 2022, le rouble a perdu 25% de sa valeur par rapport à l’euro, l’inflation augmente, conduisant la Banque Centrale Russe à porter son taux directeur à 16%…
Tel est le contexte économique de la guerre en Russie…
Intervention du 22 mars 2024 sur CNews.