Accalmie et orage sur les relations franco-algériennes
Les relations entre les deux pays se sont bâties à partir de choix fondamentalement différents. Liberté politique et économique au nord de la Méditerranée, régime autoritaire et économie nationalisée au sud. Les manifestations du Hirak ont vu des millions d’Algériens descendre dans la rue au nom de la liberté et de la démocratie.
- C’est dans ce contexte répressif en Algérie qu’est survenue l’arrestation et la condamnation de l’écrivain franco-algérien de 80 ans, Boualem Sansal. La diplomatie française essaie d’obtenir sa libération. De son côté, le régime algérien ne doit pas laisser apparaître de faille ou de faiblesse dans sa politique répressive.
- Dans ce contexte complexe, l’arrestation en France, le 8 avril, d’un agent consulaire algérien, deux jours après la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger, a créé une déflagration au moment où un apaisement était en vue. Cette arrestation intervient un an (!) après une opération menée en France contre un opposant reconnu au régime algérien. Cette arrestation intervient au pire moment. Hasard ou opération ? On est en droit de s’interroger.
- La politique algérienne est bâtie sur la création d’ennemis extérieurs, la France et le Maroc. Cette stratégie permet au pouvoir de rassembler le peuple algérien et détourne l’attention du peuple de ses problèmes économiques quotidiens. Elle valide également la politique ultra-sécuritaire du régime. Les passerelles entre l’Algérie et la France sont nombreuses, humaines et économiques.
Souhaitons que ce qui unit réellement finisse par remplacer ce qui sépare politiquement, au seul bénéfice d’une minorité.
Intervention du 16 avril 2025 sur France Info.