L’embrasement du Moyen-Orient ?
L’élimination par Israël du plus haut dirigeant politique du Hamas et d’un responsable militaire historique du Hezbollah provoque une soudaine et forte poussée de tension au Proche et Moyen-Orient. L’Iran et le Hezbollah vont-ils décider d’une escalade militaire du conflit ?
- Le conflit armé né le 7 octobre par l’attaque du Hamas depuis la bande de Gaza est très particulier. Il est asymétrique. Il oppose un État, Israël, à des milices fortement armées présentes au Liban, au Yémen et à Gaza. Ce n’est pas un conflit direct État contre État, comme à l’Est de l’Europe. Il connaît des pointes d’intensité, puis de désescalade. Les nouvelles tensions constituent donc une ré-escalade, après la frappe iranienne, sans suite, du 13 avril.
- L’élimination du leader politique du Hamas, à Téhéran, dans un immeuble réservé aux invités de marque de la République islamique, constitue un réel camouflet, sécuritaire et psychologique, vis-à-vis du régime iranien. Cette opération intervient après la frappe israélienne sur Ispahan en avril 2024 et l’élimination près de Téhéran de Fakhrizadeh, haut responsable des programmes militaires iraniens, en novembre 2020. Le régime iranien démontre de graves failles intérieures. Cela ne peut que motiver une forte réplique contre Israël.
- Va-t-on de ce fait assister à un embrasement régional ? Les pays arabes ne le souhaitent absolument pas. Le ministre jordanien des Affaires étrangères était à Téhéran cette semaine. Les États-Unis confirment leur ferme intention de défendre Israël. Le conflit va augmenter en intensité avec l’intervention probable et simultanée du Hezbollah, du Hamas, des Houthis et de l’Iran. Le « Dôme de fer » israélien va être mis à rude épreuve.
Le risque d’élévation de l’intensité du conflit doit également inclure la réaction de l’armée israélienne à cette nouvelle phase des combats. Le danger réside donc aussi dans les enchaînements à venir…
Intervention du 1er août 2024 sur France Info.