Frappes israéliennes attendues sur l’Iran

Depuis le lancement de 180 missiles balistiques iraniens vers le territoire israélien, le monde attend la « réponse » israélienne. Quelles formes va-t-elle prendre, et quand? Cette réplique est aussi au centre d’un ballet diplomatique turc et russe, partenaire et allié de l’Iran. Un affaiblissement de Téhéran, voire la chute du régime, créerait des problèmes à Ankara et Moscou.

  • Les cibles israéliennes peuvent être de 2 types, si on met de côté le nucléaire et le pétrole iranien, trop dangereux stratégiquement et économiquement. Les missiles de Téhéran constituent le danger le plus immédiat pour Israël. Leurs sites de lancement et de stockage représentent donc des cibles privilégiées. L’objectif de Tel-Aviv reste la déstabilisation du régime. Les systèmes informatique et de communication, des ministères, des stations de radio-télévision, et des forces de sécurité, représentent en conséquence des cibles prioritaires.
  • Les pays occidentaux visent tous le renversement du régime, sans l’avouer publiquement, soit pour préserver leurs malheureux otages toujours détenus par Téhéran (3 citoyens français sont toujours dans cette triste situation depuis plus de 2 ans), soit pour éviter d’apparaître comme belliqueux. Ce but commun implique une parfaite coordination militaire et sécuritaire, particulièrement entre Washington et Tel-Aviv, avec une communication différenciée de la part de leurs personnels politiques respectifs.
  • Les risques de changement au Moyen-Orient incitent Erdogan et Poutine à être très actifs sur le dossier iranien. Ankara craint une répercussion sur les populations kurdes de la région, qui risque de l’affecter. Donner la priorité à la politique extérieure permet à Erdogan de faire oublier la crise économique intérieure. Du côté de Moscou, la disparition du régime iranien représenterait un sérieux revers pour le groupe des pays à régime autoritaire. Vladimir Poutine appelle donc à des négociations pour maintenir le plus longtemps possible les Ayatollahs au pouvoir.

La réplique israélienne devra-t-elle attendre la clôture de l’élection présidentielle américaine? Cela est très probable,….. sans être certain. Cette opération ne serait pas sans provoquer des remous dans le monde politique et l’électorat américain. Mais il faut aussi intégrer que la politique extérieure n’a jamais constitué un paramètre essentiel dans l’élection présidentielle américaine…..

Intervention du 19 octobre 2024 sur i24News.