Iran: Ce scrutin présidentiel N’EST PAS une élection

Ceci n’est pas jouer sur les mots. Cette remarque est destinée à protéger le contenu de nos valeurs démocratiques.
Une élection nécessite la liberté d’expression, et d’association pour porter, avec un parti, ses idées vers les électeurs. Rien de tel à Téhéran.
Une élection requiert la liberté d’être candidat et de contrôler le scrutin. Rien de tel en Iran. Cela signifie que dans une dictature, donc sans Etat de Droit, on ne peut parler d’élection. Une élection implique la pratique des libertés fondamentales. On ne peut utiliser le mot ELECTION EN DICTATURE…..Dès lors, Que peut-on comprendre de ce SCRUTIN ?

  • La validation des candidatures par le Conseil des Gardiens de la Constitution, dont les membres sont nommés directement ou indirectement par le Guide Suprême du régime iranien, place immédiatement le décor de ce scrutin: les candidats choisis, le sont par le guide, dans le cadre de sa propre stratégie. Il s’agit d’un décor, qui doit répondre aux exigences du moment. Elles sont au nombre de deux, faire croire à un scrutin démocratique, et aboutir au renforcement de l’unité du régime, et de sa radicalisation.
  • Le résultat du 1er tour a placé en tête, Massoud Pezeshkian, présenté comme réformateur, mais dont le seul programme, comme il le dit lui-même, est d’appliquer la politique du guide. Le résultat du 2ème tour est inscrit en filigrane, Saed Jalili, le plus radical, arrivé en deuxième position devrait l’emporter finalement, le candidat arrivé en 3ème position s’étant désisté en sa faveur, pour le second tour du 7 juillet. Il a obtenu ses plus hautes responsabilités gouvernementales sous la présidence d’Amadinedjad, président extrémiste s’il en fut…..
  • Le très faible taux REEL de participation se situe entre 10 et 20% selon les sondages et calculs de l’opposition, soit le niveau obtenu lors des 2 précédents scrutins, présidentiel et législatif. Le peuple refuse de se déplacer et donc de continuer à cautionner la politique du régime. La crise économique et sociale, se transforme en crise politique, une fracture s’est établie entre le pouvoir et le peuple;

Cette situation conduira la population à choisir un moment de changer de régime. Quand ? Cette rupture pourrait intervenir au moment où le guide suprême, âgé de 85 ans, quittera ce monde. La prochaine révolution iranienne pourrait se produire à ce moment, certain, mais que nul ne connaît d’avance…..

Intervention du 29 juin 2024 sur i24News.