Jusqu’où ira Erdogan ?
Ekrem Imamoglu, devenu maire d’Istanbul en 2019, après l’annulation d’un premier scrutin gagné, est devenu avec son parti, le CHP, l’opposant national à Erdogan.
- Son arrestation, sous de faux prétextes de corruption, deux jours avant qu’il ne soit désigné officiellement candidat de son parti à la prochaine élection de… 2028, traduit une totale peur et crispation autoritaire du pouvoir.
- Le CHP a en effet conduit ces dernières années le parti d’Erdogan, l’AKP, à perdre la majorité absolue lors des dernières élections législatives. En outre, il a contraint Erdogan à un deuxième tour à la dernière élection présidentielle, et a été le parti victorieux des dernières municipales. Le CHP dirige maintenant les municipalités représentant 60 % de la population, et… 80 % de l’économie… !
- On peut être surpris par le calendrier. Désigner son candidat 3 ans à l’avance est inhabituel. En outre, Erdogan prend le risque de fédérer encore plus l’opposition contre lui… Que faut-il comprendre ? La Turquie connaîtra-t-elle des élections présidentielles anticipées ?
À regarder de près, Recep Erdogan, âgé de 71 ans, apparaît de plus en plus fatigué, les traits tirés, voûté… La situation de la Turquie est certes très difficile économiquement, mais ne justifie pas cette attitude physique. Est-il souffrant ? Veut-il réduire l’opposition et aider son parti à garder le pouvoir… ? La Turquie se bat face à un régime ultra autoritaire… Les citoyens turcs et l’UE s’inquiètent d’un tel virage.
Peut-être n’aurons-nous pas trop à attendre pour mieux comprendre ce qui se prépare dans le palais présidentiel d’Ankara…
Chronique de Gérard Vespierre « Décryptons le monde » sur IDFM Radio du 8 avril 2025